LES RAISONS DE LA CREATION D'ASPROMAR

Les premiers scooters des mers sont apparus sur nos côtes à la fin de la décade 80. Très rapidement, ils ont proliféré .... et l'utilisation abusive qui en a été faite est devenue insupportable par tous les autres usagers de la mer.

Le nombre croissant de mécontents (baigneurs, pêcheurs, plaisanciers, véliplanchistes ou simplement riverains) ainsi que les difficultés des pouvoirs publics à faire face à ce nouveau phénomène de société sont à l'origine de la création d'ASPROMAR en Janvier 1993.

UNE LEGISLATION HESITANTE ET INADAPTEE

Importés avant qu'une législation adaptée ait été mise en place, les scooters des mers ont, dans un premier temps échappé à toute classification et ont été considérés comme des "engins de plage"; puis, ils ont été hâtivement classés en 6ème catégorie, c'est-à-dire assimilés à des navires".

En tant que tels, ils devraient se conformer à la législation nationale qui contraint toute embarcation à circuler dans la zone proche de la côte à vitesse réduite (-moins de 5 noeuds dans la zone des 300 mètres).

 

UNE REGLEMENTATION INADAPTEE AUX CARACTERISTIQUES DES ENGINS

Même les gros navires respectent cette limitation de vitesse dans la zone des 300 mètres, mais les ' jets ski sont conçus de telle façon qu'il leur est difficile -voire impossible- de naviguer à moins de 5 noeuds : ils n'ont aucune stabilité à l'arrêt ou à petite vitesse sur-tout si la mer n'est pas tout à fait calme.

De plus, leur utilisation prolongée est physiquement éprouvante pour les pilotes, ce qui oblige ces derniers à revenir souvent à la côte pour se reposer.

Certaines municipalités ont entériné cet état de fait en les autorisant, de façon inopportune, à circuler à 10 noeuds dans leurs chenaux.

Si les scooters des mers ne sont pas capables d'avoir les mêmes performances que les bateaux, il est à l'évidence qu'ils n'en sont pas : il faut donc leur appliquer une législation spécifique.

 

UNE REGLEMENTATION INADAPTE A LA PSYCHOLOGIE DES PRATIQUANTS

Ies scooters des mers ont une vocation ludique et sportive.

Les dépliants publicitaires des concessionnaires japonais ne s'y trompent pas quand ils promettent aux futurs acheteurs de ces engins des' 'Sensations dé liberté sans limite.......

Les adeptes de ce sport aiment jouer avec les vagues -de préférence près des plages et devant de nombreux spectateurs-. Ils ont besoin d'obstacles pour baliser leurs parcours et ont tendance à tourner autour des voiliers au mouillage, à slalomer entre les bateau-école et à "croiser la trajectoire" des véliplanchistes débutants....

Le plus souvent, ils méconnaissent la signalisation du fanion des plongeurs, ce qui peut entraîner des accidents graves voire mortels lorsqu'ils viennent circuler dans la zone où ces derniers font surface.

Toutefois, même lorsqu'ils sont possesseurs d'un permis et connaissent la réglementation, la plupart des pratiquants de jets-ski n'hésitent pas à la transgresser. Se plier à la loi commune leur est difficile. Ils n'ont pas l'esprit marin. Leur indiscipline peut être apparentée à celle de certains motards.

Un élu de Cassis a dit d'eux Là où il y a des jets-ski il n'y a plus de place pour personne d'autre"..

Les autres usagers de la mer supportent mal cette arrogance et vivent de tels comportements comme de la provocation.

Les altercations sont fréquentes entre pratiquants et non pratiquant de jets-ski.

D'ailleurs, à Marseille des- échauffourées- ont déjà eu lieu. A Sausset les pins, les

pécheurs ont menacé de mettre le feu à la garrigue si le Maire n'interdisait pas les jets-ski

En résumé, non seulement le danger est présent mais l'ordre public est menacé.

 

LE PROBLEME DU BRUIT ET DE LA POLLUTION DE L'AIR

Même les riverains peu attirés par la mer sont concernés par le phénomène "scooters des mers".

Le fait que ces engins ne circulent jamais très loin des côtes entrainant des nuisances sur le littoral :
-
une pollution sonore que personne ne peut contester.

Le bruit des turbines propulsives s'emballant hors de l'eau est strident et répétitif. Il est impossible de s'en accommoder.
- une pollution de l'air

Ces engins ont une puissance comprise entre 50 et 100 cv. Ils consomment de 15 et 20 litres d'essence à l'heure. Lorsqu'ils tournent des heures entières sur un plan d'eau, les gaz d'échappement qu'ils dégagent polluent l'environnement.

DEVONS-NOUS REELLEMENR ACCEPTER DE NAGER, DE BRONZER, DE NOUS DORE, DE LAISSER NOS...

LES MOYENS DE CONTROLE INSUFFISANTS ET LES RESPONSABILITES MAL DEFINIES

Les services des Affaires Maritimes assurent la surveillance en mer mais le rivage et la zone des 300 mètres est sous la responsabilité des municipalités :
- les Mairies peuvent mettre en place des plans de balisage qui permettent de matérialiser les chenaux que les jets-ski doivent emprunter pour atteindre le large,
- pour s'assurer que les dispositions prises par l'arrêté ne restent pas sans effet, il est leur est possible de prévoir une brigade de surveillance spéciale au sein de leur Police Municipale.

 

La plupart des Municipalités déclarent ne pas avoir les moyens financiers et humains pour faire face à de tels investissements

Elles prennent alors des demi-mesures oui ne sont pas réellement efficaces (qui améliorent la situation sans toutefois la régler) :
- en refusant d'autoriser la location de ces engins
- en n'arrêtant un plan de balisage que saisonnier, laissant entendre par là que le danger et la pollution ne sont également que saisonniers......
- en se déchargeant complètement sur le service des Affaires Maritimes (service lui aussi vite débordé !) pour contrôler ce qui se passe dans la zone des 300 mètres.

Tous les maires ont-ils conscience qu'ils sont civilement responsables en cas d'accidents (surtout mortels) ?

Créer un chenal ne dégage pas complètement leur responsabilité s'il peut être prouvé que les contrôles effectués ont été insuffisants.

Pour ne pas encourir ce genre de risques, certaines communes refusent courageusement d'autoriser cette activité dangereuse qu'elles se savent incapables de contrôler.

Toutefois, l'expérience prouve que l'interdiction complète dans un zone reporte les difficultés sur le littoral des communes environnantes.

La question est donc à traiter globalement.

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